En matière de licenciement pour inaptitude d’un salarié protégé, le juge judiciaire est compétent pour apprécier la validité et le caractère réel et sérieux des motifs retenus pour justifier le licenciement.
Par un arrêt en date du 2 octobre 2024 (n°23-19.326), la Chambre sociale de la Cour de cassation a apporté des précisions quant à la compétence du juge judiciaire s’agissant du licenciement pour inaptitude du salarié protégé. Ainsi, pour la Cour de cassation, la compétence du juge judiciaire pour apprécier la validité et le caractère réel et sérieux des motifs retenus pour justifier le licenciement ne viole pas la séparation des pouvoirs. Il en résulte que s’il appartient à l’administration de vérifier que l’inaptitude du salarié est réelle et justifie son licenciement, il ne lui appartient pas, en revanche, de rechercher la cause de cette inaptitude notamment dans le cas où la faute invoquée résulte d’un harcèlement ou d’une discrimination.
Le salarié reste donc parfaitement recevable à faire valoir devant les juridictions judiciaires l’ensemble de ses droits résultant de l’origine de l’inaptitude lorsqu’il l’attribue à un manquement de l’employeur à ses obligations.